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Children Record Side 8

Je savais que de la chaleur sortirait de mes deux yeux au même moment où je desactiverai mon "focusing". Mon champ de vision, avec lequel j'avais espionné le laboratoire mélancolique, s'est orienté vers le béton peu éclairé, comme si j'avais été frappé. C'était peut-être dû que fait que j'avais fait confiance à des sens qui me sont singuliers, mais jusqu'à ce que ma vue soit retournée dans mon corps, je n'avais pas réalisé que j'étais à quatre pattes.

Malgré que j'avais coupé mon "ability", la tragédie qui s'était déroulée dans cette pièce, et dont j'avais été jusque-là le spectateur, faisait ressortir une réalité qui pouvait même me faire resentir l'odeur fétide et entassait l'intérieur de ma tête. Simultanément, alors que la nausée qui s'était développée en moi se faisait insoutenable, le contenu de mon estomac s'en est retrouvé vidé.

Il y a seulement de cela quelques secondes encore, j'observais Shintaro et les autres avec mon "ability", tandis qu'ils s'étaient infiltrés dans la cachette de l'ennemi dans le but d'empêcher les plans du "Clearing". Ils portaient le nom absurde de "Mekakushi-dan", mais ces gens ne m'avaient pas fait qu'un peu de bien. Ces gars avaient été piétinés d'une façon si cruelle, impitoyable et brutale, qu'ils en étaient devenus inertes et tombant à terre comme s'ils étaient des marchandises artificielles.

Les figures humides de ceux qui étaient mes compagnons, allongées sur une mer de sang frais me sont venues à l'esprit avec clarté. C'étaient les "morts de personnes" que j'avais vues de nombreuses fois dans le "Kagerou Daze". Toutefois, de faibles souvenirs qui se sont hâtés à ce sujet– la réminiscence de l'époque où j'ai vécu à leurs côtés – ont refusé d'admettre le fait qu'ils étaient "morts", et ce quoiqu'il arrive.

La couleur du désespoir a commencé à teindre l'intérieur de ma poitrine en noir. J'ai serré mes dents comme pour croquer la dure réalité qui avait été jettée vers moi.

Ce n'est pas bon. N'y pense pas. Ne te fais pas avoir.

Tout au moins, nous ne pouvions pas nous permettre d'être absorbés par ce désespoir, pas maintenant. Résister coûte que coûte et trouver quelque chose dont nous serions capable de faire par nous-mêmes étaient notre rôle en tant que la partie de "nous", qui étaient encore vivants. Et, alors que je mastiquais frénétiquement les mots que je pouvais pas prononcer dans ma poitrine, je pouvais sentir que le son de mes battements cardiaques et de mes vêtements remuants me calmaient petit à petit, comme s'ils me rafraîchissaient.

Nous ne devions pas nous "y habituer" ou l'"oublier", seulement le "supporter". Pour le moment, c'était bon. La seule chose que nous ne pouvions pas faire était de fermer les yeux sur notre tristesse et regret.

Alors que je rafraîchissais ma gorge à l'aide d'une respiration irrégulière, brûlée par du jus gastrique, le bourdonnement d'une foule de gens a finalement été capturé par mes oreilles. Peut-être était-ce car la terrasse de ce haut immeuble était proche du ciel, et qui d'ailleurs se trouvait à quelques centaines de mètres du bâtiment scolaire, mais la façon dont ces sons pouvaient être entendus de là-bas était presque complètement différente. Parmi les voix des gens, il y avait celles qui étaient capable d'atteindre cet endroit et celles qui ne le pouvaient pas. Toutefois, même si celles qui y parvenaient pouvaient difficilement être reconnues comme disant de vrais mots, les voix en général pouvaient seulement être perçues comme de "simples bruits". Néanmoins, de la zone des dits bruits, cela m'a facilement atteint que la foule qui recouvrait le sol échangeait entre elle des paroles concernant "Kisaragi Momo".

J'ai expiré profondément et me suis levé. Pendant que je m'asseyais en confiant mon dos à la clôture de fer installée autour du toit, j'ai jeté mon regard vers la source des sons – le sol. Même s'il était tard dans la nuit, la rue principale qui s'étendait devant mes yeux était bondée par des gens fourmillant. Alors que la foule paralysait complètement le trafic routier, s'étirant tout le long de la route, cela faisait penser à une sorte de rivière ondulante de personnes qui faisaient la queue vers l'école.

C'était un "incident énorme" dont on ne pouvait pas dire grand-chose. En considérant "rassembler les yeux de la foule" comme étant le seul objectif de la tactique de distraction de Momo, qui s'est déroulée en même temps que l'invasion de Shintaro et des autres, cela avait été un franc succès.

"Kisaragi Momo est ici."

Cette seule information – si incertaine en plus – avait réussi à faire se déplacer tellement de gens. Je ne pouvais pas dire si c'était grâce à son "ability" ou si quelque chose en Momo elle-même avait rendu cela possible, mais du point de vue de n'importe qui, il ne s'agissait nullement d'une réalisation qui s'inscrirait dans n'importe quelle variation du terme "bon sens". Elle avait stimulé les gens au point de rendre la réalité excentrique.

Néanmoins, ce que Momo avait fait aujourd'hui impacterait probablement sa vie dans le futur, aussi bien dans un bon que mauvais sens. Même si elle avait cessé d'être une idole, malgré toutes les explications qu'elle pourrait donner, cet événement resterait certainement encré dans la mémoire des gens. Pourtant, peu importe le fardeau qu'elle aurait à supporter, elle se dirait, "c'est bon". Au nom de notre futur que nous tranchons, nous ne pouvions pas nous permettre d'échouer aujourd'hui – nous l'avions décidé.

En y pensant, elle a toujours été comme ça, depuis la première fois où on s'est rencontrés. Elle s'est inquiétée au sujet d'un étranger comme moi, presque comme si elle s'inquiétait pour elle-même, et a déclaré : "on doit absolument la sauver". Elle était maigre d'intelligence, stupide, impulsive, insouciante… toutefois, elle avait un meilleur caractère que qui que ce soit d'autre. J'étais capable de me battre ainsi pour mon bien car Momo était ce genre de personne. La personne qui m'a appris au sujet des "camarades" n'était nul autre qu'elle.

Alors, qu'est-ce que je devrais faire pour elle ?

J'ai levé mes yeux vers le ciel, dans lequel les étoiles étaient hors de ma vue, et au-delà de l'obscurité qui les peignait, nos avenirs se chevauchaient. Y avait-il des mesures qu'on avait oubliées qui restaient à prendre ? Et même si il y en avait une, est-ce que c'était quelque chose que je serais capable de faire ?

"Aah, c'est si ennuyeux." J'ai poussé un grognement grossier.

En m'observant, Enomoto Takane, qui s'était allongée à mes côtés, s'est agitée hâtivement tout en luttant avec la parka trop grande qu'elle avait empruntée alors qu'elle tentait de soulever son corps mince.

Enomoto et moi, qui agissions en tant que soutient, avions des corps qui sont devenus assez vulnérables à cause de la disposition de nos "abilities". Puisque nous étions aussi similaires, nous nous étions rassemblés sur le toit du grand immeuble, pas trop loin de l'endroit où se déroulait notre stratégie.

Il semblerait que, avec l'"ability" d'Enomoto, les "opening eyes", sa conscience a été séparée de son corps physique durant deux années. Un esprit étant "détaché de son corps physique" était une histoire absurde, comme si elle sortait tout droit d'un manga, mais depuis ces derniers jours, je m'étais complètement habitué à ce genre de choses.

Le corps de son esprit, "Ene", est retournée dans son vrai corps seulement hier… En bref, il semblait qu'elle avait brutalement essayé de faire marcher normalement aujourd'hui un corps qui n'avait pas bougé pendant deux ans. Je ne pouvais pas imaginer l'agonie qui pouvait subvenir avec une tentative de bouger un corps qui avait été immobile durant tant de temps, mais avec mon "ability" qui détachait seulement légèrement mon "champ de vision" de mon corps, le niveau d'épuisement était déjà quelque chose, autant que si durant un temps j'avais été tabassé. Plus vraisemblablement, le cas d'Enomoto n'était pas de la même proportion que le mien. En y pensant ainsi, j'avais l'impression que je devrais peut-être lui offrir un mot d'appréciation, mais...

"Quoi ? T'regardes quoi ?"

…Effrayante. Cette personne était dans l'ensemble effrayante. Le regard dans ses yeux était effrayant.

Quand elle était "Ene"… comment dire ? Elle donnait l'impression d'être énergétique, au point que des termes obsolètes comme "faire la pile électrique" collaient avec elle, mais une fois qu'elle fut de retour dans son corps, elle était plutôt comme une vielle femme qui venait tout juste de rentrer du boulot. Etait-ce donc le célèbre dicton "ne jamais se fier à la couverture d'un livre" que mon père utilisait pour me mettre en garde à ce sujet?

"Phew, j'ai enfin fini ma part du boulot là… Alors, comment ça se passe là-bas ?" A demandé Enomoto Takane, s'installant de la même manière que moi et ne tournant que ses yeux vers moi. Dès qu'elle l'a fait, mon cœur, qui avait autrefois retrouvé son calme sauta faiblement.

Le rôle de "Ene" dans cette stratégie était de supprimer le système de sécurité de la base de l'ennemi et de diffuser les informations au sujet du live show fait par Momo, qui utilisait internet, et aussi supporter le " Live Guérilla " de Momo via l'utilisation de l'équipement sonore de l'école, elle avait donc été assez occupée. En prenant en compte cela, elle n'avait probablement récolté aucune information concernant l'état de l'invasion… ou sur comment Shintaro et les autres allaient désormais.

Mon rôle était d'agir en tant que soutien logistique pour l'invasion, ainsi que de fournir des informations en rapportant les nouvelles aux membres à l'extérieur. Si je devais m'y conformer, je n'avais pas d'autre choix que de parler à Enomoto Takane de cet “événement épouvantable”.

Faisant attention à ne pas l'aborder avec un ton lamentable dans ma voix, je lui ai dit : “Ça a assez mal tourné.”

Alors que je l'ai dit de façon directe, Enomoto a laissé sortir après un court instant un bas et légèrement long soupir. Et puis, avec son regard dirigé au loin dans le ciel nocturne, elle a demandé en retour : “Est-ce qu'ils ont été blessés ?”

J'ai été capable de facilement saisir le véritable sens qu'Enomoto avait infusé dans ses paroles. "Ca s'est arrêté à des blessures ? C'est tout ?" était ce qu'elle voulait savoir.

Finalement, j'étais à court de mots pour répondre, alors j'ai répondu en secouant la tête. Si il y avait ici quoique ce soit que je pouvais faire, alors je souhaitais l'avoir fait. Il avait certainement été un ami important pour elle – Kido aussi, évidemment, mais elle avait passé beaucoup de temps en étant "Ene" avec Shintaro en particulier. Même si la “mort” du dit ami était vraie, et même si elle l'apprendra d'une façon ou d'une autre, le fait que ce soit moi qui devait lui en parler était inévitablement douloureux. Pourtant, presque comme pour me presser, elle continua tranquillement à regarder le ciel nocturne.

Et alors, incapable de supporter le silence croissant, j'ai finalement laissé sortir les mots : "Shintaro et Kido sont morts. Je n'ai rien vu d'autre à part ça."

Silence. Le beuglement de tumulte résonnait à distance dans mes oreilles tandis que mon cœur battait à une proximité inquiétante.

Après une brève pause, Enomoto m'a questionné avec une voix dont le ton restait inchangé. "Il a fait… les choses comme il se doit ?"

Aux paroles d'Enomoto, les derniers instants de Shintaro me sont revenus soudainement à l'esprit. Il n'était clairement pas une “personne forte”. Toutefois, jusqu'à la toute dernière seconde, il n'a pas poussé un seul cri. C'était vraiment une bonne personne. Il n'était pas quelqu'un qui mériterait de mourir. En y repensant, peu importe le reste, je n'ai pas été capable de l'endurer.

“Oui. Ce gars… ne s'est pas enfui même quand il en avait l'occasion.” Au même moment où je terminai ma phrase, mes yeux s'étaient retrouvés remplis de grosses larmes.

C'était frustrant. J'avais été incapable de faire quoique ce soit. J'étais tout simplement bouleversé, lamentable et démuni.

“Je vois. Il a… fait de son mieux, huh.” En le disant, Enomoto a légèrement ri. Même si elle était censée être beaucoup plus exaspérée, triste et impuissante que moi, elle n'a pas versé de larmes. J'ai compris douloureusement cependant que la raison n'était pas “l'insensibilité”.

Shintaro et les autres étaient morts, mais nous, nous étions vivants. Être encore en vie signifait que nous n'avions pas d'autres choix qu'agir. Néanmoins, nos pouvoirs n'étaient pas suffisants pour chasser l'ennemi. Même si nous l'attaquions avec insouciance, le résultat serait que nous serions tués sans même avoir pu l'effleurer. Enomoto et moi le savions très bien.

Mais même en étant au courant de ça, nous devions nous battre.

Marry et Kano étaient encore dans cette pièce. Ils iraient bien si jamais ils réussissaient à s'enfuir, mais c'était sans aucun doute loin d'être une partie de plaisir.

Comment allait Momo ? Si je ne me trompais pas, elle suivait un plan dans le but de croiser Kido à un certain moment, pour cacher son aspect flashy.

Seulement, Kido n'était plus de ce monde. Est-ce que Seto réussira à ramener Momo en sécurité ?

Montrant les signes d'une bataille perdue d'avance, le plan avait déjà commencé à tomber en miettes avant même qu'on ait pu le réaliser. Non, en fait, depuis le départ ce n'était pas un plan dont nous pouvions imaginer la ligne de la victoire. Ce n'était pas “ce genre” de combat. Toutefois, si nous n'arrivions même pas à accomplir un seul objectif, alors ce serait sincèrement le pire scénario possible.

Alors, qu'est-ce qu'on devrait faire ? Qu'est-ce que je peux faire à présent ? Réfléchis. Qu'est-ce que… je devrais...

“Hey, toi. Tu joues aux jeux ?” Alors que mon esprit était susceptible d'être victime de pensées qui ne faisaient que tourner en rond, Enomoto m'a ramené à la réalité en parlant.

“Jeux”? Si c'est des jeux vidéos dont elle parlait, il fut un temps où je les aimais comme n'importe qui d'autre. Et en plus, pourquoi demandait-elle une telle chose alors qu'on était dans une course contre la montre ?

Je ne comprenais clairement pas la signification derrière sa question, alors j'ai sérieusement répondu : “Eh bien, un peu.”

Bien qu'elle venait d'apprendre au sujet de la mort de Shintaro, Enomoto avait un profil quelque peu tranquille. Le ton de sa voix toujours inchangé, elle a commencé à parler :

“Je… J'aime beaucoup les jeux, tu vois. Mais c'était la raison pour laquelle je ne me suis pas fais d'amis à l'école. J'étais toujours en train de jouer à des jeux lors du primaire et du collège, après tout.” Enomoto a essayé de faire avec ses deux mains un geste tcomme si elle tenait une manette cliquetante.

Même après l'avoir écouté jusque-là, je n'avais pas très bien tout saisi. Un sentiment d'irritation me traversa, mais j'ai hoché sèchement la tête comme pour l'inciter à poursuivre.

"C'est pourquoi mes professeurs et ma mamie étaient souvent fâchés contre moi. Du genre, ‘Ce présent est un moment que l'on vit qu'une fois dans sa vie ! Être éprise des jeux n'est pas acceptable’!”

Je n'arrivais pas à discerner si ce phrasé provenait des enseignants ou de la grand-mère d'Enomoto, mais c'était une forme plutôt démodée de réprimande.

Alors que j'y pensais, Enomoto est devenue embarrassée. “Ah, cette façon de parler là était clairement exagérée.”

Je ne savais pas comment répondre, alors j'ai simplement retourné un "haah".

"Mais j'y ai pensé durant tout ce temps~… ces jeux, dans lequels on peut presser 'continuer' peu importe combien de fois on meurt étaient beaucoup plus intéressants que si on ne pouvait vivre qu'une seule fois. Je veux dire, si on y pense au fait qu'"on ne vit qu'une fois", automatiquement on finit effrayé et incapable de bouger, non ? En outre, dans les jeux, tu deviens plus fort si tu perds ou meurs. C'est parce que tu obtiens un sentiment du genre, ‘C'est trop frustrant !’ et puis tu continues à jouer en mode, 'Encore une fois !', ce qui est amusant et tu peux devenir plus coriace ainsi."

En disant ça, Enomoto s'est tournée dans ma direction. Avec un sourire qui semblait rare et qui a surgit de la couleur de la tristesse qu'elle était incapable de cacher. “Tu… tu lui ressemble un peu à l'époque. Tu es bizarrement intelligent, donc tu réfléchis beaucoup trop… et te force à porter un poids alors que tu ne le devrais pas.”

Quand elle dit “lui”… est-ce qu'elle voulait dire Shintaro ? Ca ne m'avait pas frappé quand on me l'a dit d'un seul coup, mais bien que ce soit gênant, le fait que je pourrais penser à l'avenir et être enterré dans mes pensées était en effet vrai.

“Si on échoue, on aura qu'à réessayer. Si on ne pense pas ainsi, alors on sera incapable d'avancer. En plus, regarde… on est déjà morts une fois, pourtant on vit encore.” En le disant, Enomoto a ébouriffé mes cheveux.

J'aurais pu la pousser sur le côté avec un “Arrête ça”, mais elle ne souhaite probablement pas que je voie son visage. Certainement qu'en faisant comme si elle me donnait une leçon, elle se le disait aussi à elle-même.

Essayer une fois de plus même après avoir échoué était une pensée insouciante et irresponsable dont nous ne pouvions pas prévoir les conséquences. Cependant, pour une raison quelconque, ces mots ont pénétré dans mon coeur avec un effet de choc.

Après m'avoir frotté la tête pendant que je restais courbé, Enomoto a retiré sa main un peu brutalement, et, alors qu'elle etirait légèrement son corps, elle a dit comme si elle chuchotait, “Bon… Alors. Mh, est-ce que je devrais retenter ma chance, moi aussi ?”

Je savais d'une certaine façon qu'Enomoto en viendrait là. Moi, qui avais fixé le sol, ai pris une profonde inspiration comme pour me préparer mentalement, me suis tourné vers Enomoto et ai ouvert ma bouche.

“Je viens aussi.”

Évidemment, c'était ce que j'avais prévu de dire… néanmoins, avant que j'aie pu rassembler ces mots, je suis tombé dans la confusion totale face à ce qui se trouvait devant moi. L'écran LCD devant mes yeux brillait de mille feux dans l'obscurité de la nuit. Alors que je regardais sur le côté, Enomoto avait perdu connaissance juste comme ça, après avoir manipulé le téléphone portable jusqu'à moi.

Si douée… c'était ce que j'avais pensé au départ, mais alors, à partir du petit haut-parleur du téléphone, une tonalité infiniment joyeuse retentit. C'était presque différent de l'antipathique de tout à l'heure, mais sans aucun doute, c'était la voix qui m'avait fait la leçon un moment auparavant.

“Okay~! PEU IM-POR-TE ! Cette humble Ene, à partir de maintenant, va s'aventurer en plein territoire ennemi !! C'est un bref adieu… Oui, oui, ça rend vraiment triste, ça rend vraiment seul, et je comprends trèès~bien tous ces sentiments, même si tu ne les dis pas tout haut ! Cependant, mon petit gars, il est à sens unique, cet A?M?O?U?R...! Un fruit interdit qui n'arrivera jamais à maturité ! Pour l'instant, enferme-le dans ton coeur et mets-le de côté, jusqu'au jour où tu trouveras le 'grand amour'... Oui, et pendant ce temps-là, tu rencontreras aussi une merveilleuse… attends-GYAAAAAAH ! Laisse-moi finir !! Non, ne me jette pas !!”

Alors que j'allais jeter le téléphone que j'avais reçu d'Enomoto dans la ville nocturne avec un "eei !", je suis revenu à la raison avec un "hah".

Je ne devrais pas faire ça, je ne devrais pas faire ça. Je trouvais que ça ressemblait a une attaque ennemie soudaine. Non, le fait que son existence est quelque chose de similaire à un ennemi n'était pas faux. C'est certainement le genre de chose qui se rapproche extrêmement du lavage de cerveau via des ondes ou quelque chose du genre. Le fait qu'elle est une mauvaise influence n'est pas une erreur, mais malheureusement, “Ene” est aussi ma camarade. C'est dur de croire que c'est si désinvolte, mais c'est le corps mental d'Enomoto, qui dort là-bas.... à en juger par ce que je vois.

Supprimant mon irritation qui s'aggravait, une fois que j'ai jeté un coup d'oeil insistant sur le téléphone, Ene s'est mise à gonfler ses joues dans une attitude extrêmement indignée.

“Rah ! Juste quand j'essayais de t'éloigner de cette humeur dépressive ! Tu es quelqu'un d'incapable pour voir l'atmosphère, huh?! Tu ne seras pas populaire de cette façon !”

Cette personne n'est pas fréquentable. Elle est clairement du genre qui commencerait à rire lors de funérailles ou quelque chose du genre.

"OK, à partir de maintenant, on va parler sérieusement !"

On ne parlait pas sérieusement jusqu'à présent ?

Alors qu'Ene a aisément rapproché son visage de l'écran, son index pouvait être clairement repéré depuis l'intérieur de son large manteau.

Je ne vois absolument aucun signe quelconque de sérieux ici, mais malgré tout, je vais l'écouter...

"Quoiqu'il en soit, prends ce téléphone avec toi. Et assure-toi bien de ne pas t’éloigner de lui, peu importe la raison !"

"Pas m’éloigner de lui"… attends, c'est le téléphone de Momo. Pourquoi je l'ai ?"

Avant que je ne puisse répliquer, Ene a ouvert sa bouche dans une suite rapide, “Et puis, si tu arrives à bien vivre via ‘aujourd'hui’… alors appuie sur le bouton en bas et appelle ‘Frérot’. Compris ? C'est ta mission.”

“Haah?”

L'attitude d'Ene ne dégageait pas son air blagueur habituel pendant qu'elle m'expliquait cela, mais elle ne semblait pas faire l'idiote.

N'empêche, c'est quoi cette mission incompréhensible ? Pour commencer, pourquoi en a-t'elle parlé que maintenant ? Si je n'avais pas d'autre solution que devoir le faire, c'est forcément quelque chose que Shintaro aurait demandé avant.

Alors que je restais perplexe en digérant les mots d'Ene, elle chuchota à voix basse. “Bon… Ensuite…” et s'est retournée sur ses talons, bien qu'elle n'en ait pas. Et ainsi, le dos tourné vers moi, Ene m'a finalement laissé avec les mots suivants :

“Les demandes que l'on m'a adressées se terminent ici. Eh bien, à partir de maintenant ce sont mes propres impressions, mais.… Vous êtes vraiment similaires. Je pense qu'il y a beaucoup de choses qui peuvent être comptées, comme vos ‘abilities’ et votre conviction… mais au final, je pense que Maître t'a choisi parce que tu lui ressembles.”

“Atten… Je n'ai rien compris ! J-je viens aussi ! Hey !!”

Sans répondre à mon appel, Ene se retourna un peu, afficha un sourire et s'envola vers l'arrière de l'écran.

Alors qu'elle m'a abandonné ici, un hélicoptère est passé au-dessus de moi, dispersant un son désagréable. Pour le niveau de ce tumulte, n'était-ce pas un peu trop tard ? Après tout, Momo n'était plus là.

Le cristal liquide du téléphone, qui était devenu silencieux, a affiché les membres alignés du “Mekakushi-dan”, que Momo a choisit comme fond d'écran. Ce n'était pas une photo très bien prise, mais malgré tout, les membres regardaient vers l'appareil photo comme s'ils s'amusaient. Et donc, une fois de plus, j'ai réalisé quelque chose. Très probablement que pour moi il s'agissait d'amis, d'existences irremplaçables et de personnes que je ne pourrais pas rencontrer de nouveau.

Par frustration, solitude et avec la gentillesse trop grande qui m'avait été jetée dessus, j'ai commencé à trembler, tout seul.