Kagescan

Kagerou Daze Vol.IV -the missing children-


Reaper Record III

Sommaire du volume 4

 

Jour 1014.

La pluie quotidienne ne montrait aucun signe d'affaiblissement, et continuait à tremper les feuilles des grands et vieux arbres.

A cause du changement de saison, la température monta petit à petit, mais le mauvais temps continu n'a pas fait grand chose pour me remonter le moral.

A chaque goutte de pluie qui tombait devant mes yeux, la scenteur de l'herbe se fit plus forte, en emmenant avec elle l'odeur de l'été.

“…… A quel point est-il courageux?”

Dans ce déluge, même si d'apparence difforme, la construction de ma maison commençait enfin à prendre forme.

Aujourd'hui, comme d'habitude, je continuais à suivre inlassalement le garçon souriant tandis qu'il bougeait les piles quelconques de matériaux et outils.

"Avec toute cette pluie, ne vaudrait-il pas mieux se reposer? Etant un humain frêle dont les blessures guérissent si lentement, qu'est-ce qui le rend si sûr de lui?"

Je marmonnai ça seule dans la cabane mal-construite (avec un bain emménagé à l'intérieur), arrivant au moins à résister au vent et à la pluie, qui était proche du chantier de ma maison.

Ouvrant la porte en grand, je m'assis, mes jambes croisées, afin de l'observer; faire ça faisait déjà partie de mon train-train quotidien.

A ce rythme, il reste peu de temps avant qu'elle soit finie.

Même s'il avait d'abord été un gamin qui ne connaissait rien aux constructions de maison, maintenant qu'il travaillait magistralement, c'était assez agréable.

Bon, naturellement, ce n'était que grâce à mon aide qu'il fut capable d'en arriver là.

Au début, il n'y a eu besoin de quelques mots sévères de, "Tu ne connais rien du tout au domaine du bâtiment?" pour le faire pleurer, alors, ayant pris pitié, je lui ai appris tout ce que je pouvais.

C'était la seule raison pour laquelle une maison pouvait être construite en aussi peu de temps.

Cependant, il était assez énergique, pour un humain, vu qu'il coupait, portait et assemblait tout ce matériel tout seul.

La maison en elle-même était encore bien loin d'être parfaite, mais j'ai décidé de ne pas le juger trop méchamment.

Cela faisait déjà trois and qu'il avait commencé à la construire.

Même si pour moi, cela ne représentait que peu de temps qui s'était écoulé, si on prenait en compte ses épreuves difficiles, cela a dû être trois longues années pour lui.

Mais, ce n'était pas comme si j'essayais de le protéger ou quelque chose du genre.

C'était juste que ça serait un gâchis s'il mourrait avant de terminer la maison, surtout après que j'aie découvert à quel point il était utile. Rien de plus.

Et déjà, il avait l'air d'être un type très honnête qui était fidèle à ses dires. J'étais sûre qu'il partirait après avoir terminé la maison, comme promis.

Et alors, je pourrais vivre en paix dans cette maison, toute seule. C'était un plan fabuleux auquel j'avais pensé trois ans auparavant.

En croisant mes bras alors que je m'accumulais des éloges, le tonnerre gronda.

Je remarquai que la pluie s'était renforcée.

Au niveau de l'heure, le soleil allait bientôt se coucher. Il allait probablement revenir bientôt.

Et comme je l'avais deviné, Tsukihiko apparût quelques instants plus tard.

Il était couvert de boue, de la tête aux pieds, tout comme je l'avais imaginé, et comme d'habitude, j'ai exprimé mon dégoût.

“J'ai beaucoup progressé aujourd'hui. Cela ne prendra pas longtemps pour finir. Alors, qu'est-ce que t'en penses? Est-ce que ça commence à te plaire……”

“Sale. Va prendre un bain.”

J'indiquai la salle de bains, et Tsukihiko répondit, “Ahaha, exact. Pardon, pardon.”avant de se diriger tout droit vers le bain.

Même si j'appelais ça une cabane malconstruite, ça restait toujours utile.

Selon la proposition de Tsukihiko, ce n'avait été au début qu'une baraque avec un toit construite à un endroit où je pouvais facilement regarder la construction, mais elle avait été étendue petit à petit jusqu'à devenir ce qu'elle est aujourd'hui.

Je m'étais fâchée contre lui quand il s'est fait un coin pour dormir là, mais en réalisant que les travaux iraient plus vite s'il restait proche du chantier, je l'ai autorisé, à contrecoeur, à vivre ici quelques fois, également.

Eh bien, tant qu'il n'y avait aucun mal de fait, la vitesse de la construction allait en effet s'accroître, et même si j'avais encore des doutes, je ferais avec jusqu'à ce que la maison soit terminée.

Oui, je serais patiente jusqu'à ce qu'elle soit terminée.

Et une fois qu'elle l'était, j'atteindrais enfin l'endroit auquel j'appartiens. Je prendrais ça comme de la patience jusque-là.

……Cependant, est-ce que je le gâtais trop, en lui permettant de prendre un bain?

Mais ce serait problématique s'il s'évanouissait soudainement. Et le plus problématique étant le fait que la maison ne pouvait pas être finie.

Ces pensées furent bientôt noyées par les éclaboussures et les cris que j'entendis de la salle de bains,

“Merci pour ce bain! Je suis tellement content!”

Jour 1032.

La longue période de pluie prit fin, et les signes de l'été pouvaient enfin être ressentis.

J'évitai les rayons scintillants du soleil, et barbotai mes pieds dans le seau d'eau que Tsukihiko avait apporté.

“Heeey, cette partie est un peu mal fixée~”

Quand je l'ai appelé, Tsukihiko me fit un signe de la main en retour.

Comme d'habitude, aujourd'hui, il était calmement impliqué dans la construction de ma maison. En ce jour, on dirait qu'il était en train de travailler sur le toit.

Malgré le soleil de plomb, sa peau blanche restait intacte, ce qui le démarquait fortement sur le toit noir.

Peut-être était-ce à cause d'une anomalie génétique que même ses cheveux était blancs, malgré qu'il soit encore jeune; c'était vraiment quelqu'un d'étrange.

Dans tous les cas, malgré le fait que j'avais indiqué du doigt une partie du toit qui était instable, il avait l'air de comprendre par erreur un cri d'encouragement.

Il m'a tout simplement fait un signe de la main avec un sourire, et ne montra pas le moindre signe de réparer la zone en question.

“Heeey, c'est pas ça! Regarde tes pieds, je te prie!”

Tsukihiko réalisa enfin que j'essayais de lui dire quelque chose, et en se penchant légèrement en ma direction, il m'interpella en retour, “Hein? T'as dit quoi!?”

Je commençais à m'énerver de cet échange exaspérant. Pourquoi ce crétin ne m'a-t-il pas entendue la première fois?

“J'ai dit! Regarde tes pieds…… Ah!”

Au moment où j'ai commencé à hurler vers lui, Tsukihiko perdit son équilibre sur le toit.

Et juste comme ça, son corps se sépara du toit, et s'abandonna à la gravité.

Je ne pouvais presque plus réfléchir quand je fus face à cette vue, mais mon esprit s'est lui-même rigoureusement stabilisé.

Qu'est-ce que je fais? Qu'est-ce que je devrais faire à un tel moment?

Quel pouvoir pourrais-je…… Non, c'était sans utilité. Je ne possédais pas de pouvoir qui pouvait aider Tsukihiko dans cette situation.

En un seul instant, ma tête fut envahie de pensées.

Toutefois, je ne pouvais réfléchir à aucune façon efficace de sauver Tsukihiko de là où j'étais.

Le corps de Tsukihiko ne montra aucune résistance, et avait disparu derrière la maison quelque part où je ne pouvais pas le voir d'ici.

C'était comme si mon coeur s'était glacé.

S'il était tombé de cette hauteur, c'était certain que ce soit mortel.

Renversant le seau rempli d'eau, je courus vers là où je pensais que Tsukihiko était tombé.

S'il était au moins tombé d'abord sur ses pieds……

Cependant, vu la dernière image de Tsukihko que j'ai eue, qui était gravée dans mes yeux, quelque chose me disait qu'il n'était pas tombé d'une telle manière.

“Tsukihiko!”

J'effectuai le virage vers la maison, et regardai le sol attentivement.

Sauf que Tsukihiko n'était nulle part.

Avant même que je puisse réfléchir à ce qu'il a pu bien se passer, j'entendis une voix au dessus de moi.

“Pfiou, j'ai eu peur. Hm? Qu'est-ce qu'il y a, Azami?”

Quand je regardai en haut, je vis Tsukihiko pendu au bord du toit avec une main.

En voyant le garçon arborant son sourire idiot habituel, je ressentis de la rage, plutôt que du soulagement, bouillonner.

“Arrête de plaisanter, imbécile! Comment est-ce qu'une créature aussi faible que toi peut être aussi imprudente!”

Lorsque j'ai crié, Tsukihiko pâlit tout en gardant le sourire.

“Hein?”

Apparemment, il n'avait pas l'air de comprendre pourquoi je lui criais dessus.

J'ouvris ma bouche pour faire sortir une autre vague de hurlements, mais étant submergée de tellement d'émotions différentes, je n'arrivais pas à parler comme je l'avais espéré.

Finalement, la seule chose qui sortit de ma bouche était le mot immature, “Abruti!”

Et sur ce, je lui tournai le dos.

“Re-remplis d'eau le seau. Et…… Ne monte plus sur le toit aujourd'hui”

Tsukihiko paniqua à mes mots, et répondit, “C-Compris!”

Je n'étais pas contente. . Absolument pas.

Plus que tout, j'étais en colère contre moi-même d'avoir eu si peur de quelque chose d'aussi trivial.

De plus, quand je suis revenue, il n'y avait pas de seau re-rempli d'eau. C'était extremement révoltant.

J'ai décidé de ne plus lui reparler aujourd'hui. Il était certain qu'il en serait découragé.

Tandis que je pensai ça, ma bonne humeur ressurgit, et ma colère s'atténua un peu.

Jour 1058.

“Il est en retard……!”

C'était un crépuscule rafraîchissant.

Le vent qui soufflait était agréable, et créait une température confortable une fois cumulé avec le soleil couchant.

“Il n'y a plus de nourriture, donc il est parti en chercher chez lui? Mais dans quelle maison lointaine est-il allé pour récupérer de quoi manger?”

En contraste avec le décor coloré, des nuages d'orage grondaient dans mon torse.

Il était parti après avoir dit, “Vu qu'on a plus de nourriture, je vais aller en chercher, mais je serai là à midi.” Cependant, n'étions-nous pas déjà le soir?

Tsukihiko venait toujours ici depuis sa maison, le voyage faisant à peu près trois heures.

Même quand il était en retard, il avait toujours de bonnes raisons de l'être, comme la pluie ou la neige qui ralentissaient son retour. Cependant, même quand il était le plus en retard possible, il ne revenait jamais après que le soleil se soit couché.

La soirée se teinta rapidement d'outremer.

Comme pour me ridiculiser d'attendre en vain, le soleil s'était couché en un clin d'oeil, et même s'il commençait à faire nuit, Tsukiho ne revenait toujours pas.

“A quoi pense-t-il, enfin? Lui qui se vantait, si sûr de lui, hier qu'elle allait être finie en une semaine de plus.”

Dos à dos contre le mur extérieur de la cabane, je me plaignais à moi-même.

Je pouvais entendre les insectes striduler silencieusement au loin, mais comme d'habitde, il n'y avait aucun signe de vie par ici.

Au lieu de ça, la seule chose que je pouvais entendre était le coeur qui palpitait fortement dans ma poitrine.

Peut-être qu'il n'allait pas revenir ce soir.

Cela était logique que j'y pense; normalement, on éviterait de voyager profondément dans la forêt en pleine nuit.

Par exemple, si on décide de partir au crépuscule, il ferait nuit à mi-chemin, ce qui est dangereux, donc il était beaucoup plus logique de commencer le voyage retour le lendemain matin.

Ou il pourrait être en train de faire la sieste quelque part parce qu'il faisait beau aujourd'hui……

Non, ça serait un peu trop dangereux.

Peut-être s'est-il endormi une fois arrivé chez lui, alors.

En pleine obscurité, je réfléchis aux possibilités variées du pourquoi Tsukihiko n'était toujours pas revenu.

“Bah, je suis sûr qu'il sera là demain matin.”

……

“Ou peut-être qu'il apparaîtra si j'attends juste un peu plus longtemps.”

…… Non, c'était vraiment une simple douce illusion.

Toutefois, je ne pouvais pas prendre le dessus sur l'idée folle de vouloir que ça soit le cas.

J'avais déjà réfléchi à une raison qui était beaucoup plus logique, une raison qui ne pouvait pas être meilleure.

Alors pourquoi avais-je essayé de la dissimuler avec de superficielles et douces illusions?

Aussitôt que je réalisai ça, ces pensées réalistes ont enfin fait apparition dans mon esprit.

“Se serait-il enfui?”

Logiquement parlant, c'était ce qui était le plus sensé.

Dès le départ, il était anormal qu'il continuerait à construire une maison ici pendant trois ans sans une seule plainte, ou la moindre compensation.

Honnêtement, je n'arrivais pas à comprendre pourquoi il pensait à rester ici.

Je ne croyais plus au fait qu'il essayait de me duper, mais je trouvais quand même que comprendre le but de ses actions était difficile.

…… D'ailleurs, il m'a dit quelque chose quand on s'est rencontrés pour la première fois. Qu'est-ce que c'était, déjà?

Quand je l'avais entendu, je m'étais sentie assez perturbée. Même si je n'avais pas fait très attention aux mots exacts sur le moment, si je me souviens bien……

“…Ce serait bien si je pouvais te regarder de près…”

A l'instant où je me souvins de ces mots, j'eus l'impression que mon coeur se contractait.

Mon visage chauffa, et il m'était difficile de respirer.

Quelle chose embarrassante à dire……!

Quel imbécile!!

Non, vraiment, et s'il……

“…… Serait-il amoureux de moi?”

Dès que j'eus dit ça tout haut, mon esprit fut comme hors de contrôle.

Non, impossible. Il était un human, une espèce totalement différente de la mienne.

Cependant, il était un homme, et moi, j'étais…… eh bien, une femme, j'imagine.

Alors il a dû sous-entendre le fait que les hommes veulent regarder les femmes.

Tandis que j'angoissais et que ces désaccords apparaissaient, une note vaincue et monotone sortit de ma bouche.

Avait-il dit autre chose?

Souviens-toi. Il a dû dire quelque chose. J'en étais certaine.

Qu'est-ce que c'était? Quelque chose qui était encore plus ridicule……

“A partir de maintenent, j'écouterai tout ce que tu as à dire.”

Incapable de le supporter, je bondis. J'avais l'impression que mon coeur allait rompre si je ne le faisais pas.

Ma respiration s'accéléra et je fus prise d'un vertige.

C'était moi l'imbécile.

Depuis le début, il m'avait clairement dit pourquoi il restait là.

Je l'ai alors réalisé.

Il était amoureux de moi.

“C-Ce qui voudrait dire que jusqu'à maintenant, tout……”

Au moment où je réalisai ça, je compris si bien, au point où c'en était embarrassant, la réelle raison pour laquelle il était resté là ces trois dernières années.

“Alors ça veut dire, que cette fois-là, il sous-entendait……? Et quand il a fait ça, aussi!? Ahhhh…… Quel imbécile!”

Non, la vraie imbécile, ici, c'était moi.

La raison était si simple que, au contraire, je commençais à trouver les raisons derrière absolument tout.

Désormais, simplement se souvenir de son visage pour à peine un instant était suffisant pour me donner l'impression que mon visage allait cracher des flammes.

Après avoir fini de me souvenir, et agoniser, je fus enfin capable de me ressaisir.

Je pris de profondes respirations afin de restabiliser ma respiration.

Respirant dans l'air frais, j'eus l'impression que mon corps rouge se faisait rafraîchir de l'intérieur.

“…… Dépêche-toi de revenir, espèce d'imbécile.”

Avant même que je ne le remarque, il était devenu douloureux d'être toute seule.

Quand cet imbécile reviendra, je me plaignerai.

J'étais sûre que même ça lui ferait plaisir; il était quelqu'un d'étrange comme ça.

Jour 1059.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas autant pleuré.

Même s’il s’agissait du matin, Tsukihiro n'était toujours pas revenu : c’était à ce moment-là que les larmes commencèrent à couler.

"Allons, ne pleure plus, je vais bien, d'accord ?"

Tsukihiro dit ceci dans le but de me réconforter, alors que pleurais tout en serrant mes genoux, mais les larmes ne voulaient pas s'arrêter de couler.

Je n’aurais jamais imaginé qu'il allait revenir le corps meurtri de cicatrices.

La personne que l'on attend se montre soudainement dans cet état. N'importe qui pleurerait sous l'effet de la stupeur.

"Je suis vraiment désolé d'être autant en retard, les choses se sont quelque peu compliquées..."

Tsukihiro prononça ces paroles avec un petit sourire au bout des lèvres.

Il souriait alors qu'il était recouvert de blessures. Quel idiot.

" … Pourquoi es-tu dans cet état ?"

J'avais suffisamment séché mes larmes pour pouvoir lui demander, et Tsukihiko fit une mine choquée.

Il s’empressa de sourire encore, mais je vis au travers.

"Quoi !? C'est quelque chose qur tu ne peux pas me dire ?"

" Ah, non ! Ce n'est pas ça. C’est juste que…"

Devant le comportement indécis de Tsukihiko, je lui dis brusquement en reniflant, "Dépêche-toi"

Il pâlit, semblant avoir compris l'idée, il soupira lentement et commença à parler.

"Humm, tu te souviens du jour de notre rencontre? Tu sais, quand tu était plongée dans tes pensées et que je t'ai appellée... Hein, qu'est-ce qui ne va pas?"

Sentant mon visage s'échauffer tel un brasier, j'enfonçai ce dernier encore plus profondément dans mes genoux.

Je m'en suis rapellée juste hier. Je ne pouvais pas l'oublier de si tôt.

Avec mon visage toujours dans mes genoux, je l'ai exhorté à continuer.

"D-d'accord. Humm. A ce moment-là, j'étais sur le point de rentrer chez moi du champ de bataille. Vu qu'ils m'ont dit que je ne pouvais pas servir."

En y repensant, le premier jour où nous nous somme rencontrés, il portait ce type d'habits.

Pourtant, c'était cruel de lui dire qu'il était inutile. ... Bon, ce n'est pas comme si je n'avais pas tenu des propos similaires auparavant.

"Et quand je marchais, je t'ai vue. J'ai pensé que tu étais tellement belle, alors j'ai voulu te suivre"

"N-n'explique pas tous les détails."

Même si j'essayais de le cacher pendant qu'il parlait, honnêtement, j'avais l'impression de mourir de honte.

Même si je ne ressentais rien jusqu'à maintenant, je commençais à découvrir ces nombreuses émotions.

"Ahaha, désolé. Mais quand tu m'as demandé de te bâtir une maison, même si je pensais que c'était une requête impossible, j'étais très content. Je me suis dis que je pouvais servir à une personne aussi jolie."

"Nn, m-merci."

"Huh!? Tu agis bizarrement aujourd'hui."

Sérieusement, a quel point était-il ignorant?

Il était évident que mon comportement normal se résumait à des taquineries malveillantes.

Cependant, à ce moment-là, je ne pouvais m'empêcher de trouver la qualité de cet homme plutôt attachante.

... Etais-je vraiment jolie?

... Je vois.

... Oui, c'était bien.

"Quoi qu'il en soit. Mes deux parents sont morts lorsque j'étais jeune, mais il ont laissé derière eux beaucoup de terrain, alors je n'avais pas à m'inquiéter à propos de mes biens, mais hier... J'ai rencontré des gens de mon village pour la première fois depuis longtemps..."

A peine fint-il cette phrase qu'il se tût.

"Et où est le problème de les rencontrer? Tu fais aussi partie du village, non?"

"C'est...vrai, mais, tu vois, je suis différent des autres, alors on ne s'entend pas très bien."

Au moment où il dit ça, je compris tout. Et dans le même élan, un sentiment d'hostilité grandit en moi.

"... C'est tout?"

"Hein?"

"C'est le seule raison qu'il avaient de te faire ça?"

Tsukihiro avait un grand ématome sur son visage, et ses vêtements étaient recouverts de boue.

Tout cela a dû être fait par les gens de son village.

Je n'avais aucun intérêt dans les disputes des humains, mais simplement parce que Tsukihiro était impliqué, j'étais très dérangée.

Je voudrais faire subir la même chose à ceux qui lui ont fait ça... Non, je ne serai satisfaite que s'ils subissent pire.

Je me levai d'un coup, et Tsukuhiro, qui avait sûrement compris ce à quoi je pensais, me bloqua le chemin avec son bras et marmonna "Non."

"Et pourquoi "non"? Tu a été traité horriblement, pas vrai? Tu ne peux pas te plaindre si ceux de ton village n'ont qu'un aperçu de ce que tu as traversé."

"Non, c'est bon. C'estr pour ça que je suis venu ici aujourd'hui"

Tsukihiro souriait encore.

Même si je prevoyais de faire ça pour lui, lorsque je fus stopée par Tsukihiro lui-même, ma poitrine me faisait mal pour une raison que j'ignorais, et je sentis que ça serait une mauvaise chose de faire ça.

"... Pourquoi? Tu n'es pas en colère?"

"Hum, Bon, bien sûr que je ne pense pas que ce qu'ils ont fait était juste, mais c'est exactement pour ça que je ne veux pas que tu fasses la même chose."

Lorsque j'entendis ça, je n'avais rien à repondre.

Je ne voulais pas être comparée à ces personnes.

Cependant, quand je pensai à combien de temps Tsukihiko devrait encore vivre dans un lieu rempli de personnes comme celles-là, je me sentais mal à l'aise.

... Etait-il vraiment d'accord avec ça?

Etre entouré de personne qui vous déteste, être traité comme un imbécile chaque jour, et être leur spoufre douleur lorsqu" l'envie leur en prenait.

"Ne retourne plus jamais au village."

Je prononçai ces mots sans la moidre hésitation.

Oui, il n'avait pas besoin de repartir. Il devrait tout simplement rester ici pour toujours.

Si il faisait ça, alors il ne subirait plus jamais ce genre de traitement.

Cependant, il n'y avait pas de réponse à mes paroles.

Quand je levai les yeux, Tsukihiro serrait ses poings, et se tenait là, humble.

En le voyant comme ça, je me remémorai la promesse que j'avais faite avec lui.

Lorsque je lui ai dit "Constuis une maison ici", je lui avais aussi dit autre chose "Et immédiatement après l'avoir construit, disparais."

Depuis le début, j'avais décidé que notre relation prendrait fin lorsque la maison serait construite.

Qu'est ce que je disais, malgré ça?

Ca devrait être pour cela que Tsukihiko faisait cette tête maintenant. Lors de ces trois dernières années, j'en suis venue à comprendre à quel point c'était douloureux, que ce soit un homme de parole.

".......Désolée, oublie ça."

Au moment où je dis ça, je sentis les larmes recommencer à monter.

Ca me faisait sentir seule.

Ce me faisait sentir seule, alors on ne pouvait rien n'y faire. Je ne voulais pas qu'on se sépare.

Ahh, pourquoi j'ai dit quelque chose comme ça a l'époque? J'était une imbécile. Une véritable imbécile.

"...Je suis désolé"

Tsukuhiro marmonna, comme si ses mots étaient forcés.

Je le savais dès le début. Il n'y avait rien d'anormal à propos de ça; c'était une chose évidente, et naturelle.

... Mais tout de même, je me sentais horriblement embarassée de m'être attendue à quelque chose d'autre.

Maintenant, je voudrais qu'il finisse ma maison au plus vite.

Et après je le ferais disparaitre, je serais seule...

"Voudrais tu être ma femme?"

"..........Oui."

Il me prit dans ses bras.

C'etait la première fois que je ressentais la chaleur de quelqu'un d'autre—de Tsukihiko.

Comme si elles avaient fondu, toutes les craintes que j'avais se sont complètement évaporées.

Les larmes n'étaient pas que pour les moments tristes et douloureux.

Elles tombent même dans des moments pareils, apparemment.

"Je suis désolé, je n'ai pas tenu ma promesse."

En entendant les mots francs et honnêtes de Tsukihiko, je marmonnai comme d'habitude, "Idiot".

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Jour 1072.

Un jour de mi-été.

Le genre de climat qui vous rend paresseux.

Le ciel bleu était clair, et le vent qui soufflait dispersait les nuages blancs.

"Ah, enfin. J'en avais marre d'attendre."

Quand je dit ça, Tsukihiro se gratta la tête et dit, "Ah, désolé pour ça."

Ma maison enfin construite entièrement, quoiqu'un peu déformée à certains endroits, était plutôt satisfaisante.

C'était sûr qu'elle supporterait presque tous les climats mineurs.

Après tout, elle a été construite sous mes directives. Si elle s'effondre, alors ça sera la faute de Tsukihiko.

"Il y a beaucoup à dire, mais je ne le ferai pas puisque tu l'as enfin finie."

"Ahaha. Merci. Mais tu sais, c'est vraiment touchant... De penser que je serais capable de construire quelque chose d'aussi grand..."

En disant ça, Tsukihiko observa la façade de la maison et semblait plongé dans ses sentiments.

C'était un travail impressionant qui avait pris trois ans. Il était vraiment pur d'en être aussi heureux.

Cependant, en parlant de la grandeur de la chose, il y avait une chose que je voulais savoir.

"... Dis-moi, Tsukihiko."

"Hm? Quoi donc?"

Tsukihiko se tourna vers moi gaiement.

"Cette maison... Elle n'est pas un peu plus grande que ce que j'avais demandé au début?"

Tremblant, Tsukihiko pâlit tout en gardant son sourire habituel.

"H-Humm... Désolé. La verité c'est que j'avais un peu d'espoir en la construisant..."

Tsukihiko dit ça mal à l'aise.

Sérieusement... Alors il n'avait pas l'intention de partir depuis le début?

J'étais frustrée que tout se soit passé comme il l'avait désiré, mais au même moment, je me sentais timide, aussi.

"... Je n'ai pas dit que j'étais contre."

Au moment où je dis ça, l'expression de Tsukihiko s'illumina.

"Oh, super! J'ai cru que tu allais me demander d'en construire une autre."

"T-Tu me prends pour quoi!? ......Bon, rentrons."

Alors que je laissais Tsukihiko derrière et me dirigeais à l'entrée, je remarquai qu'en dessous de l'entrée de la maison, au sein de l'herbe coupée, il y avait une seule fleur, en éclosion.

Me demandant pourquoi il n'y en avait qu'une seule, je m'approchai de plus près, et Tsukihiko m'a vite expliqué "Ahh, cette fleur. Je l'ai trouvée mignonne, alors je l'ai laissée ici."

Dire que cette fleur était mignonne, il était vraiment quelqu'un d'adorable. Je voulais qu'il soit un peu plus viril, mais puisque son comportement lui convenait, il était difficile de dire quelque chose contre ça.

La fleur d'un rose profond, bien qu'elle soit seule, était courageusement en pleine floraison.

".... Quel genre de fleur est-ce?"

Me baissant pour voir la fleur, Tsukihiko fit de même à côté de moi.

"T-tu ne sais pas ? C'est plutôt rare pour toi de ne pas savoir quelque chose..."

"N-Ne dis pas quelque chose d'aussi idiot. Je ne peux juste pas m'en rappeller pour le moment... Dépêche-toi de me dire comment elle s'appelle!"

Tsukihiko rit légèrement à ma réponse, et en prenant délicatement la fleur, répondit.

"Le nom de cette fleur est...."

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